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La biographie qui va devenir la référence. « L'abdication du roi d'Espagne Don Juan Carlos Ier en 2014 offre l'occasion à l'auteur de dresser un bilan du règne de ce monarque qui, choisi par le général Franco pour lui succéder à titre de roi, monta en 1975 sur un trône que tous les observateurs politiques assuraient devoir être éphémère. En réalité, Juan Carlos régna pendant trenteneuf ans et permit à l'Espagne de refermer la page de la dictature franquiste pour jouir enfin d'une démocratie véritable fondée sur les libertés publiques et un régime parlementaire qui, contrairement à ce qui s'était passé sous le règne de son grand-père Alphonse XIII, ou sous la Seconde République, put fonctionner aussi convenablement que celui de toutes les monarchies constitutionnelles européennes. Mais le règne de Juan Carlos et la restauration des Bourbons en Espagne sont difficilement compréhensibles si l'on ignore ce que fut la vie politique espagnole depuis le début du XXe siècle. L'auteur rappelle donc fort opportunément que l'Espagne d'Alphonse XIII fut politiquement chaotique et que la Seconde République, qui avait suscité bien des espoirs, fut aussi instable que la monarchie. En 1936, une guerre civile éclata qui ensanglanta le pays pendant trois ans. Sorti vainqueur, le général Franco, catholique de conviction et monarchiste de coeur pour avoir été proche du roi Alphonse XIII, instaura un régime dictatorial qui, après lui, devait se transformer en monarchie autocratique. Le futur roi, pour ne pas effaroucher la Phalange, mouvement d'inspiration fasciste et antimonarchiste, devait s'appuyer sur les principes du Mouvement de 1936. Juan Carlos jura fidélité à ces principes car c'était le seul moyen de restaurer la monarchie, mais ni Franco ni lui n'étaient dupes. Sur son lit de mort, le Caudillo ne donna qu'une seule consigne au prince : « L'unité de l'Espagne, Altesse, l'unité de l'Espagne ! »

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