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Dès la fin du XIXème siècle, à Biarritz les vertus thérapeutiques de la mer sont vantées et le littoral marin, naguère redouté, va bientôt devenir associé aux vacances, aux loisirs et à la liberté. Jadis repoussoirs, la chaleur et le soleil seront recherchés et la blancheur de la peau, entretenue par les élites sociales afin de se distinguer des classes laborieuses, se verra bannie au profit du bronzage désormais en vogue et synonyme de farniente, inversant de la sorte les références pigmentaires. Depuis les congés payés de 1936 qui créent une véritable « révolution estivale », un tourisme balnéaire de toutes les couches de la population n'aura cessé de croître. Mais pour l'auteur Paul Azoulay, le bord de mer est davantage qu'un lieu de villégiature et de détente. Il est à n'en pas douter un extraordinaire révélateur des comportements et des pratiques qui caractérisent les bouleversements intervenus au cours des siècles, même si le décor reste immuable - l'océan et le sable. Parce que la plage induit la dénudation, le relâchement progressif des normes vestimentaires s'y est illustré ici mieux qu'ailleurs avec le rétrécissement du maillot, passé du costume de bain au string réduit à sa plus simple expression. Mais ce n'est pas tout ! Les plagistes qui se retrouvent sur cette plage, tous âges et classes sociales confondus, révèlent tant d'autres aspects des moeurs de la société du moment, avec ses contradictions et ses codes, ses ruptures et ses modes que l'auteur nous délivre dans ses lignes. Face à ce spectacle changeant, source d'indignations et de commentaires, notre rivage biarrot a nourri plusieurs générations de bavardeurs, témoins successifs de ces métamorphoses, les uns choqués au nom d'un conservatisme, les autres bienveillants voire réjouis au nom d'un progressisme. Des petits groupes humains souvent hétéroclites car de culture mixte ont ainsi, depuis la naissance de notre station, entretenu des bavardages, souvent points de départ de rumeurs qui ont alimenté la vie quotidienne biarrote et forgé un sentiment d'appartenance à une identité locale. Paul Azoulay est convaincu : notre espace côtier est une scène privilégiée, propice à la fois à l'analyse de notre société et de ses mutations dont il est le miroir, et aux potins qui sont, en dépit de leur mauvaise réputation, le ciment de nos sociétés humaines.

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