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Le rôle prépondérant de l'islam est occulté dans la plupart des travaux sur le nationalisme algérien ou arabe postcolonial, y compris dans le « Rapport Stora » sur la problématique mémorielle liée à la guerre d'Algérie commandé par le président Macron. Éliane Bedu répare ici cette lacune. Dans cet ouvrage ambitieux, elle replace l'islam au coeur de la trajectoire historique de l'Algérie contemporaine et montre comment la religion a pu être la matrice de la résistance anticoloniale et du sentiment national naissant. À travers une analyse fouillée des politiques répressives du pouvoir colonial envers les pratiques musulmanes, elle démontre que Paris s'est alors fabriqué un redoutable ennemi. Le fait islamique algérien éclaire deux siècles d'histoire, de la proclamation du djihad dès les premières heures de l'invasion française, jusqu'à la montée des groupes fondamentalistes les plus radicaux dans les années 1990. La démarche novatrice de cet essai réside dans son éclairage des enjeux actuels de l'islam en ses dimensions politiques et identitaires, ses franges radicales et ses relations avec l'Occident.

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